Nous avons tous des préjugés même si nous nous en cachons le plus souvent.


C’était bien trop politiquement incorrect de la dire tout haut, mais au moment de la guerre en Ex Yougoslavie, j’ai haï les serbes avec une froide opiniâtreté.
Sans nuances, sans distinctions, sans discernement.
Une haine aveugle et indécente, même si aujourd’hui je sais que c’était une offense a mon intelligence.
Hier après midi j’ai eu un violent et soudain coup de cafard.

Je sais, absolument impardonnable quand on est a Rome et qu’il fait si beau.
Malheureusement mes marées ignorent la météo.
Pour ne pas rester enfermée dans ma chambre et pire, dans ma tête, j’ai décidé d’aller me balader quel que soit l’effort (surhumain) qu’il m’en coûte.

A quelques pas de mon hôtel un homme m’a accosté, ‘Do you speak English ?’
Il avait l’air aux perdu et a court de souffle, je lui ai demandé de quelle manière je pouvais l’aider, lorsque j’ai aperçu son badge, il travaille comme volontaire pour la Même organisation non gouvernementale qui m’a, par des chemins très détournés, amené ici cette semaine…
Et il est serbe.
En fait nous nous sommes rencontrés a Rhôdes il y a trois ans, et à l’époque je l’avais évité, perdues dans mes préjugés.
Et là sur ce pont au milieu de Rome sans même y penser j’ai été si heureuse de pouvoir le dépanner, l’accompagner vers le centre de conférence, donner un coup de fil au chairman, pour qu’on l’attente pour que ça ne commence pas sans lui. Et a le voir s’éloigner si content.
Je me suis sentie incroyablement heureuse.
Heureuse d’avoir enfin compris que

l’altruisme et la générosité font fuir les idées noires, comme les préjugés.