Dans la vie il y a les cartésiens et les autres.
Je suis une des autres.
Jusqu’à présent mon quotidien et mes proches se sont

plutôt bien accommodés à mon état de non-calculante

(sauf peut-être mon chéri qui doit régulièrement renflouer mon compte).
Il faut dire qu’en revanche, je suis une grande communicante.
Ce qui est bien plus agréable pour tout le monde,

tant les occasions de discuter a bâton rompu d’algèbre,

de cosinus, de logique, ou même de bilan comptable, sont rares.

Ma nouvelle patronne est évidemment ravie de mon aisance avec la clientèle,

mon charme, ma psychologie.

Et bien que le job 'vendeuse mi-temps' se soit, en moins d'un mois,

mué en assistante-gérante plus que temps plein, tout se passait bien.

Jusqu’à ce qu’elle se dise que comme, en plus, je ne suis pas conne

et très certainement une fille de confiance (elle aussi est fine psychologue),

elle a décidé de me laisser le magasin deux semaines pour partir au ski.

Mon apprentissage avait commencé en douceur, en me familiarisant aux thés ;

provenance, culture, parfums, traditions, techniques d’infusions, vertus …Autant vous dire que je ne suis qu’aux prémices… Elle m'avait gentiment refilé une encyclopédie de 500 pages dédiées à ce divin breuvage
J’avais sagement enchaîné avec la découverte des exquises saveurs

du rayon épicerie fine et traiteur, bien plus accessible pour une épicurienne

amoureuse de gastronomie comme moi.
La gestion du stock est néanmoins plus hardue,

car nous ne galvaudons pas l’expression’ frais du jour’,

ce qui oblige a une comptabilité quotidienne des commandes,

retours fournisseurs, et pertes, aussi pointue que rigoureuse.
Mais ça ce n’était que du pipi de chat (pardonnez moi l’expression)

comparé a ce qui m’attendait hier soir
C’est sous les traits d’un livre comptable,

flanqué d’un Post It ‘A remplir quotidiennement après avoir fait la caisse’

que mon cauchemar s’est incarné.
Et si en plus je vous dit qu’il y a une double caisse une officielle et une réelle

…Vous comprendrez que bien que je ferme à 19h00, hier j’ai quitté le magasin a 22h30 …
En larmes …

Les chiffres ne m'aiment pas c'est désormais un fait établi !