Depuis une semaine, je passe toutes mes matinées à l’hôpital.
Non, pas juste pour le plaisir. Je passe des tests aussi variés qu’inattendus,
et pas franchement distrayants.
Je veux savoir pourquoi je ne suis toujours pas enceinte.
Et maintenant j’ai la réponse.
Et contre toute attente ça ne me soulage pas.
Mon corps fabrique des anticorps anti spermatozoides ! Et tout comme il le ferait pour un virus, il tue les intrus dés qu’il les repère. Ce qui la plupart du temps m’arrange, il rempli si bien sa mission que je ne suis jamais malade, pas de rhumes, pas de grippes, pas d’angines.
Cette nouvelle m’a tout de même donné l’horrible impression d’être emprisonnée à l’intérieur de mon pire ennemi. Mais après deux jours et deux nuits de larmes ininterrompues j’ai décidé de prendre un peu de recul.
J’essaie de me dire qu’en fait je l’aime ce corps que j’ai toujours rendu responsable de tout ce qui m’arrivait de pire. Il est depuis toujours mon souffre douleur, et rien que pour ça je devrais le respecter.
Il faut dire que je n’ai pas vraiment le choix. J’ai encore vachement besoin de lui. Et pour longtemps j’espère.
Mais surtout parce qu’il y a une autre façon d’interpréter son ‘attitude’ :
Il me protège !
Il a du le faire depuis tant d’années, que c’est normal qu’a présent il fasse du zèle.
Il n’a jamais pu compter sur moi que pour nous mettre en danger.
Il se sent donc forcé d’assurer ma défense, envers et surtout contre moi.
Et détruit tous les intrus, avant qu’ils n’aient l’occasion de me faire du mal.
Je reconnais que cette fois c’est vraiment disproportionné, mais vu sous cet angle, qui pourrait l’en blâmer ? Il faut que je le voie comme ça sinon je n'y survivrai pas.